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Photo du rédacteurFatma KB

Revendication d'une Tunisienne



Aujourd’hui, elle est sortie dans les rues portant le drapeau Tunisien.

Aujourd’hui, elle le crie haut et fort : «  je suis tunisienne ! ». Même si, au fond d’elle-même elle se sent menacée dans son identité, une identité qu’elle cherche parfois à  imposer à travers un traditionalisme dogmatique, parfois d’autres à travers une imitation bête et aveugle de l’occident. Mais la plupart du temps, elle la cherche discrètement et surtout timidement. Elle se dit appartenir à cette terre dont elle puise depuis toujours ses origines et ses racines. Peu importe les influences raciales, linguistiques ou stylistiques, Cela ne changera en aucun cas son appartenance à un territoire, un seul : le territoire Tunisien.

A travers l’histoire, elle a bien connu plusieurs langages, divers aspects. Elle fut baroque, arabo-islamique, italianisée, occidentalisée, ensuite arabisée et parfois officialisée. Le dénominateur en commun de ses styles n’est autre que le cachet méditerranéen. Pourtant, dans une tentative de modernisation, l’architecture tunisienne s’est trouvée  en désarroi face à une homogénéisation non maitrisée. Au 21éme siècle, dans l’apogée mondiale des arts et des sciences, l’architecture tunisienne reste en écart dans une recherche désespérée de sa personne.

Elle crie ses maux. Victime d’une schizophrénie à la fois linguistique et fonctionnelle, son principal symptôme annonciateur se matérialise par l’incapacité de refléter une nation tunisienne. En effet, Appauvri en symboles, de plus en plus dépourvu de sens, le cadre architectural en Tunisie se rompt presque totalement avec son essence historique. L’emprunt peu intelligent l’emporte sur la création et l’on produit de plus en plus un paysage fait de pastiches dénués de toute signification. Une crise sémiotique renvoie à une crise identitaire qui s’exprime dans les rues, le paysage urbain et l’organisation spatiale…

En ces temps révolutionnaires de la Tunisie, l’architecture dénonce sa situation lamentable, annonce sa principale revendication : Sa revendication identitaire. Elle appelle à son droit à l’intégration, une intégration qu’elle veut en parfaite harmonie avec son contexte environnemental. Elle aspire à un renouement avec son héritage collectif à la lumière d’une modernité assumée, mais encore à une réappropriation de cet héritage non sans continuité avec le présent. Elle se veut aujourd’hui, une architecture repensée, rénovée et réconciliée avec elle-même. Elle se doit, comme toute autre d’ailleurs, d’être une architecture territoriale, née des richesses locales et conçue pour son territoire, unique facteur identitaire constant à travers le temps.


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